Le motif de la liseuse, à l’origine d’une longue tradition iconographique dont de célèbres représentations nous ont été délivrées par Vermeer comme avec la Jeune fille lisant une lettre à la fenêtre (1657), fascine les artistes. Les représentations de femmes en train de lire se succèdent, comme le démontre Laure Adler, qui analyse les tableaux du 20e siècle où les femmes qui lisaient pouvaient apparaître comme dangereuses dès lors qu’elles s’emparaient du savoir.
Avec La liseuse, Louis Henri Salzmann ne cherche pas à représenter une personne en particulier, mais plutôt à capturer l’image d’une femme en pleine lecture. Son visage peu détaillé renforce son anonymat, et sa profonde concentration dans un monde où elle est la seule à pouvoir accéder met en avant la puissance mystérieuse de l’acte de lecture plutôt que l’identité du sujet.
Huile sur toile, inv. FK 2151
