VARIÉTÉS, Revue d’avant-garde

15.02.2020
27.09.2020

Berenice Abbott, Florence Henri, Germaine Krull… La collection de l’Amsab révélée

PROLONGATION JUSQU’AU 27.09.20 !

Rares sont les personnes à connaître la revue belge Variétés. Son existence fut éphémère – deux ans seulement – mais intense ! Les plus grands noms de la photographie de l’entre-deux-guerres ont collaboré avec ce mensuel qui ne connut que 25 numéros.

L’exposition nous fait plonger dans avant-garde artistique de la première moitié du 20e siècle, le surréalisme en particulier. C’est à Bruxelles que la revue paraît entre mai 1928 et avril 1930. La revue Le Centaure, son aînée, présentait la création de Variétés en ces termes : « Tout y est imprévu. C’est la revue qu’on ouvre sans savoir, sans se douter même de ce qu’on y trouvera. Et ce qu’on y trouve est sans cesse nouveau. » Variétés surprend par la diversité des domaines et des sujets abordés et par la qualité de la photographie qui y tient une place importante, annonçant les magazines illustrés qui fleurissent dès les années 1930.

L’exposition a été mise sur pied à partir des archives de Vooruit, un journal de Gand disparu en 1978. Transférées ensuite à l’Amsab (l’Institut d’histoire sociale de Gand), ces archives ont été retrouvées il y a une vingtaine d’années parmi 150’000 images de presse. Le fondateur de la revue, Paul-Gustave Van Hecke était un amateur d’art et proche des cercles socialistes. Il n’a eu de cesse de promouvoir l’art d’avant-garde belge et international durant l’entre-deux-guerres, et a participé à la fondation de différentes revues, de la galerie L’Époque et d’une maison de couture. C’est avec le pianiste, poète et fondateur du mouvement surréaliste belge E.L.T. Mesens, qu’il lance Variétés. Revue mensuelle illustrée de l’esprit contemporain, en 1928. Ils publient des reportages sur les nouveaux courants artistiques sans faire de distinctions hiérarchiques entre les arts. Textes, photographies et illustrations sont assemblés à la manière d’un collage surréaliste. Van Hecke souhaitait offrir une place importante à la photographie, médium même du monde moderne, et s’approche de Man Ray, Lázló Moholy-Nagy, Berenice Abbott, Eli Lotar, André Kertész, Germaine Krull, ou Florence Henri… Il privilégie une photographie qui laisse place aux expérimentations visuelles et à l’imprévu. Les points de vue et les cadrages racontent par l’image la puissance et l’enthousiasme qui illustre alors le monde du 20e siècle en construction. La revue, qui offraient également une place aux peintres de l’époque, cesse de paraître suite à la crise de 1929.

L’exposition, qui réunit l’ensemble des 25 numéros de la revue avec plus de 170 photographies originales, est coproduite par l’Amsab – Institut d’histoire sociale, Gand, Tijdsbeeld & Pièce Montée, Gand, et les Rencontres d’Arles. Le commissariat de l’exposition est assuré par Sam Stourdzé, en collaboration avec Ronny Gobyn et Damarice Amao.