Plakat, Thesis P.S., Advocate
Sophie Wietlisbach s’est spécialisée dans la typographie, un domaine et une tradition particulièrement helvétique. Frappé par la qualité de son travail, le MBAL offre un espace d’exposition à la jeune graphiste qui a reçu l’année dernière le prix EXECAL pour son travail de recherche Caractères SA, Setag, Novatype and The Police. Son travail propose une interprétation contemporaine de trois styles d’écriture provenant de fabricants suisses de caractères, actifs entre 1941 et 1997 : Caractères SA, dévelopée au Locle et à Neuchâtel ; Setag, à Bassecourt et Novatype, à Delémont. Wietlisbach a ainsi mené une recherche sur une industrie disparue avec l’arrivée du numérique. Au cours du 20e siècle, les documents dactylographiés ont rapidement remplacé les lettres manuscrites et les machines à écrire sont vite devenues indispensables. Une part importante de la production mondiale des caractères d’imprimerie était produite en Suisse, et plus particulièrement dans l’arc jurassien. La recherche de Wietlisbach se concentre en particulier sur l’histoire de ces trois entreprises implantées dans une région qui bénéficie de compétences en mécanique de haute précision, intrinsèque à l’industrie horlogère. Les interprétations digitales créées par Sophie Wietlisbach offrent une version contemporaine de ces trois styles d’écriture, adaptés à un usage moderne. Avec Plakat, Thesis P.S., Advocate, l’artiste joue ici sur les différentes textures de textes, les systèmes d’unités et l’héritage mécanique de ces polices. Des objets historiques en lien avec la fabrication des caractères complètent son installation. Son travail se révèle comme une puissante forme de langage plastique, qui sous son aspect énigmatique, entre en résonance avec une facette singulière de l’histoire jurassienne.
Le travail de Sophie Wietlisbach (Suisse, 1993) se concentre essentiellement sur la création d’affiches, le graphisme éditorial et le dessin de caractères. Après avoir obtenu son bachelor en communication visuelle à la Haute École des Arts de Berne, elle poursuit ses études à l’ECAL où elle obtient un master avec mention en 2020. Elle travaille aujourd’hui comme assistante pour le master Type Design à l’ECAL.
Le MBAL remercie le Musée de la machine à écrire à Lausanne pour les prêts d’objets.
