Daumier, Vallotton et Steinlen… Oser s’opposer !

15.02.2020
27.09.2020

De la collection

PROLONGATION JUSQU’AU 27.09.20 !

Depuis sa création, le MBAL reçoit de nombreux dons et legs qui enrichissent continuellement sa collection. Dans la volonté de rendre accessible ce patrimoine artistique au public, l’exposition présente une sélection de gravures dont les dessins entrent en résonance avec l’univers de la presse.

Honoré Daumier (1808-1879), figure française centrale de l’imagerie politique contemporaine au 19e siècle et pionner du genre, ainsi que les Suisses Félix Vallotton (1865-1925) et Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), célèbres dans le domaine de la caricature pour l’un et du pamphlet pour l’autre, posent les jalons de ce parcours d’exception. Le grand essor de l’illustration de presse doit beaucoup à la diffusion de la lithographie, introduite en France en 1802. Sa maniabilité, sa rapidité et son coût modique en ont rapidement fait un procédé très populaire, et c’est surtout la caricature qui va en bénéficier.

Si Daumier vise principalement la bourgeoisie, la corruption des magistrats et l’incompétence du gouvernement, Vallotton et Steinlen s’attaquent plutôt à l’armée, à la violence physique et sociale exercée par la police, à la justice ou à l’argent. La capacité de Daumier à dessiner les lignes d’un personnage ou les scènes de la vie quotidienne en peu de traits mais avec une grande précision dialoguent avec les xylogravures de Vallotton, reconnaissables pour leur expressivité, leurs aplats francs et leur style très synthétique. Tandis que lorsqu’il dessine la guerre de 14-18, Steinlen montre plutôt les dégâts collatéraux: les réfugiés sur les routes, la lassitude et les désillusions sur les visages de soldats lors d’une accalmie.

Empreinte d’humour, de réalisme et parfois de sentimentalisme, ces gravures se rejoignent dans leur prise de position en réaction à l’actualité politique et consacrent le pouvoir de l’image, en une arme redoutable.

Les gravures exposées proviennent principalement de la donation Famille Claudine et Pierre-Antoine Nardin.