Sol Lewitt

19.02.2017
15.10.2017

6 wall drawings

« L’idée, une machine qui fabrique de l’art », c’est ainsi que l’Américain Sol LeWitt (1928-2007) définit son approche de la création artistique et qu’il expérimente avec la pratique du wall drawing, le dessin mural. Les premiers ont été réalisés il y a près de 50 ans sur les murs de la Paula Cooper Gallery à New York. Les wall drawings constituent la pratique la plus emblématique de l’oeuvre de LeWitt. Il en crée 1200 entre 1968 et 2007. Dix ans après la mort de l’artiste, le MBAL met à l’honneur ce pionnier de l’art conceptuel en lui dédiant un espace durant huit mois. Six dessins muraux datant de ses débuts – Wall Drawings #208, #209, #210, #211, #212 et #229 (1973 et 1974) – sont réalisés in situ.
Explorant les notions d’impermanence et d’immatérialité de l’art, le travail de LeWitt démystifie l’oeuvre en tant qu’objet physique – et souvent fétichisé – puisqu’elle se confond avec l’espace d’exposition qui l’accueille. Privilégiant les figures géométriques (ici des lignes droites tracées dans un carré et dessinées sur le mur au crayon à mine), LeWitt met sur pied un système qui se base sur la répétition de formes simples. Cette approche lui permet de se concentrer sur l’idée qui constitue l’oeuvre, une idée qu’il transmet aux dessinateurs par des instructions précises et un diagramme. LeWitt définit ainsi sa pratique en séparant la conception de l’exécution. Comme c’est le cas dans la musique, le théâtre ou l’architecture, l’art est conçu avant sa matérialisation. Le concept prime sur l’exécution, raison pour laquelle les dessins muraux sont éphémères – ils existent le temps de l’exposition et une fois celle-ci
terminée, les murs sont repeints. Pour LeWitt, chaque installation a sa propre valeur, tant que le concept est compris et respecté par les dessinateurs, et que l’exécution n’altère pas la qualité artistique de l’oeuvre. L’oeuvre murale est adaptée à l’échelle du nouvel espace, il ne s’agit donc pas de reproduire mais d’interpréter l’idée artistique. Les wall drawings ne sont ainsi ni figés dans l’espace ni figés dans le temps. En démontrant que l’art, avant d’être une chose, est une idée, LeWitt rend son oeuvre quasi permanente puisque le concept vit au-delà des installations et pourra être repris dans d’autres lieux rendant ainsi l’oeuvre à chaque fois unique et différente.

L’exposition est réalisée en collaboration avec la Pace Gallery (New York) et l’Estate of Sol LeWitt.